Par Felix Diamond
Chroniqueur chez AutoPassion
Comme chaque année depuis les débuts d’AutoPassion, notre équipe s’est réunie afin de dresser le palmarès de nos coups de cœur parmi les véhicules que nous avons mis à l’essai. Pour 2023, nous avons créé trois catégories, soit:
Alors sans plus tarder, voici nos coups de cœur 2023.
VUS de l’année : Mazda CX-90
Présentement, la grande majorité des manufacturiers automobile sont à pied d’œuvre dans le développement de véhicules électriques qu’ils commercialiseront au cours des prochaines années. Ce n’est pas le cas de Mazda, du moins, pas complètement. Le seul véhicule électrique dans leur alignement est le plutôt triste MX-30 et aucun autre modèle entièrement électrique n’est prévu à court terme.
Certes, certains pourraient accuser Mazda de manquer de vision, mais ce n’est pas notre opinion. Si le manufacturier nippon a réussi à célébrer son centenaire récemment, c’est parce qu’il a toujours misé sur une approche plus réaliste qu’utopique.
Prenez des marques comme Volkswagen, Mercedes-Benz, Audi et Ford par exemple. Il y a cinq ans, investir massivement dans des gammes de véhicules entièrement électriques et espérer surfer sur la même vague que Tesla leur semblait être la meilleure des idées. Or, aujourd’hui, force est de constater que les produits ID, EQ, E-Tron et le F-150 Lightning accumulent la poussière dans les concessions. En fait, ils peinent tellement à trouver preneur, et ce, malgré de gros rabais, que la production de certains de ces modèles a récemment été mise au ralenti, voire carrément arrêtée pour des semaines, parfois même des mois.
Que ces produits soient bons ou mauvais n’est pas la question ici. La réalité, c’est que la masse critique de gens prêts à faire le saut vers l’électrique n’est toujours pas au rendez-vous. Évidemment, certains manufacturiers réussissent à tirer leur épingle du jeu avec brio dans ce marché encore niché, pensez à Tesla, Kia ou Hyundai par exemple.
Toutefois, il n’en demeure pas moins que dans les faits, plusieurs stratèges des plus grands noms en automobile ont tout simplement surestimé la demande et développé des produits qui ne sont pas à la hauteur.
Heureusement, Mazda, dont les ressources financières sont beaucoup moindres, n’est pas tombé dans ce piège qui aurait pu mener à sa perte. C’est ici que le CX-90 prend tout son sens à nos yeux. En introduisant un véhicule dans un segment en forte croissance – celui des VUS intermédiaires à trois rangées de sièges, et en l’offrant soit en version hybride légère, soit en version hybride rechargeable (PHEV), Mazda répond à la demande actuelle, preuve que la marque ne vit pas dans l’utopie du futur, mais bien dans la réalité du présent.
Le CX-90 définit parfaitement l’expression "win-win"
Fidèle à la philosophie Mazda, le plaisir de conduire est au cœur du CX-90. Sous le capot du modèle hybride léger se trouve le moteur Mazda le plus puissant à ce jour, un tout nouveau six cylindres en ligne de 3,3 litres turbocompressé. En version de base, la puissance s’établit à 280 chevaux, mais pour les versions plus haut de gamme, elle grimpe à un impressionnant 340 chevaux et 369 lb-pi. Croyez-nous, le CX-90 hybride léger déménage!
Toutefois, c’est surtout sa nouvelle boîte automatique à huit rapports et son système de traction intégrale qui transmet la puissance en priorité aux roues arrière qui rendent sa conduite des plus frugales. Au volant, la sensation que procure le CX-90 est plus près de certaines BMW que de produits de marques traditionnellement comparables comme Honda ou Toyota par exemple. Pour des passionnés de conduite comme nous, le CX-90 est un cadeau tout droit tombé du ciel.
Par contre, les plus rationnels d’entre vous pourraient se demander, avec raison, si son surplus de puissance par rapport au reste du segment se fait au détriment de sa consommation d’essence. Bonne nouvelle pour vous, c’est tout le contraire, car la consommation du CX-90 est certainement sa facette la plus impressionnante!
Avec sa cote de consommation combinée de 9,5 L/100 km, la version la plus puissante du CX-90 hybride léger consomme moins que tous les autres concurrents à moteur V6 comme le Volkswagen Atlas, le Nissan Pathfinder, le Honda Passeport, le Kia Telluride ou le Hyundai Palisade, qui, au minimum, développent un bon 50 chevaux de moins. En fait, la consommation du CX-90 est même mieux que d’autres concurrents munis d’un moteur 4 cylindres comme le Toyota Highlander ou le Subaru Ascent qui ont encore moins de puissance!
Vous désirez économiser davantage à la pompe? Le CX-90 PHEV à moteur 4 cylindres jumelé à un moulin électrique est un choix extrêmement judicieux. Tout d’abord, avec une puissance combinée de 323 chevaux et 369 lb-pi de couple, lui aussi offre des performances frugales, en plus d’afficher une autonomie entièrement électrique de 42 kilomètres et une cote de consommation combinée de seulement 4,2Le/100 km!
Ainsi, en offrant plus de puissance, plus de plaisir de conduire et une côte de consommation inférieure à ses concurrents, le tout à un prix des plus compétitifs, le CX-90 est la définition parfaite de l’expression win-win! C’est pourquoi nous l’avons nommé Meilleur VUS 2023 AutoPassion.
Voiture de l’année : Hyundai IONIQ 6
Contrairement aux manufacturiers mentionnés plus tôt, les véhicules électriques sud-coréens connaissent un succès absolument fulgurant, particulièrement chez Hyundai et Kia. La demande pour l’IONIQ 5 par exemple ne dérougit pas, et avec raison! Ce véhicule très bien conçu répond aux besoins de nombreux automobilistes voulant faire le saut vers l’électrique, d’où le surnom que nous lui avions donné lors de notre essai – La Voiture du peuple 2.0. C’était donc avec beaucoup d’anticipation que nous attendions l’arrivée de l’IONIQ 6.
Conçue sur la même plateforme que les IONIQ 5, Kia EV6 et Genesis GV60, l’IONIQ 6 a la particularité d’être la première berline reposant sur la fameuse architecture modulaire E-GMP du géant sud-coréen. Bien que ce segment soit en perte de popularité au profit des plus polyvalents VUS, notre opinion est que l’IONIQ 6 est absolument pertinente dans l’univers automobile québécois.
Certes, son design extérieur inorthodoxe lui confère probablement une place sur le podium des véhicules les plus polarisants sur le marché présentement – podium où le Cybertruck de Tesla occupe certainement la première marche. D’ailleurs, fait intéressant ici, Simon Loasby, l’un des designers seniors responsables du design de l’IONIQ 6, est le fils du designer de la fameuse DeLorean DMC-12 qui, justement, a servi d’inspiration pour le Cybertruck. Le monde est petit!
Ceci étant dit, afficher un look aussi inorthodoxe, est-ce vraiment un désavantage?
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le look de l’IONIQ 6, le fait est qu’elle est exceptionnellement bien pensée. Par exemple, si certains lui reprochent ses lignes de type streamline, sachez qu’elles ne sont pas que parure. Elles lui permettent de fendre le vent avec un coefficient de traînée aérodynamique (Cx) de seulement 0.21, soit huit centièmes de moins que le Cx de 0.29 de l’IONIQ 5.
…Et un Cx plus bas de huit centièmes, qu’est-ce que ça veut dire en français? Réponse: Près de 100 kilomètres de plus d’autonomie!
À titre comparatif, la version à roues motrices arrière de l’IONIQ 5 (Preferred RWD longue portée) a une autonomie de 488 kilomètres. La même version de l’IONIQ 6, qui est exactement muni de la même mécanique, offre une autonomie de 581 kilomètres! Même chose pour les versions à traction intégrale, où l’IONIQ 5 affiche une autonomie de 414 km, contrairement aux 509 km de l’IONIQ 6.
Rappelez-vous aussi que cette version à traction intégrale développe une puissance combinée de 320 chevaux et 446 lb-pi de couple, ce qui est plus que respectable pour le commun des mortels! De plus, grâce à son système de recharge de 800 volts, il est possible de faire passer la charge de sa batterie de 10% à 80% en seulement 18 minutes sur une borne rapide de 350 kW. Bref, force est de constater que les spécifications techniques de l’IONIQ 6 sont très impressionnantes!
Mais, si l’IONIQ 6 se mérite notre titre de Voiture de l’année 2023, ce n’est pas uniquement pour ses chiffres sur papier. Cette auto a une véritable personnalité. Son habitacle par exemple est beau, étonnamment spacieux, luxueux, ergonomique et tout simplement bien conçu puisque chaque bouton et chaque menu se trouve au bon endroit et est intuitif à l’usage. Toutefois, c’est surtout son comportement sur la route qui lui confère cette personnalité que nous avons tant aimé. Au volant, L’IONIQ 6 est franchement épatante, bien meilleure que l’IONIQ 5 en toute franchise. Grâce à son empattement plus long, elle absorbe mieux les imperfections de la route et son centre de gravité plus bas lui permet d’attaquer les courbes avec plus de confiance. Son seul défaut se trouve peut-être au niveau de son coffre, Lilliputien pour ceux qui doivent trimbaler une « poche de hockey », mais plus que suffisant pour y loger l’épicerie hebdomadaire d’une famille de quatre.
L’IONIQ 6, c’est donc plus de 500 kilomètres d’autonomie, plus de 300 chevaux et 400 lb-pi de couple, un temps de recharge sous les 20 minutes, un look recherché et un habitacle bien pensé, le tout pour grosso modo 50 000$ pour la version à traction intégrale (incluant les subventions). Selon nous, difficile de faire mieux! Voilà pourquoi nous avons nommé l’IONIQ 6 Voiture de l’année 2023 AutoPassion.
Véhicule de l’année (toutes catégories confondues) : Nissan Z
Le nom de notre chaîne étant AutoPassion, il était impossible pour nous de nommer autre chose que la Z comme véhicule de l’année 2023. Entendons-nous bien ici, le CX-90 et l’IONIQ 6 se débrouillent nettement mieux dans la neige, leur habitacle est sans contredit mieux ficelé, sans parler des factures d’essence…
Mais, d’un point de vue de puristes, de passionnés et d’anciens p’tits gars ou filles « de chars », la nouvelle Z est définitivement le genre d’auto qui vous fait quitter le bercail une heure plus tôt avant de rentrer au travail, simplement pour aller vous promener, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, lors d’un beau matin d’été.
En personne, son look est à couper le souffle. Son habitacle est juste assez technologique grâce à un écran multimédia de 9 po et un tableau d’instrumentation de 12,3 po, mais il demeure tout de même simple, sans être vraiment luxueux non plus, on en convient.
Est-ce un problème? Absolument pas!
En prenant place derrière le volant de la Z, on a davantage l’impression de se trouver dans un cockpit plutôt que dans un simple habitacle, et c’est parfait ainsi!
Croyez-nous, voir une Z est une chose, prendre place à bord en est une autre, mais en conduire une, ça, c’est une expérience absolument inoubliable!
Maintenant, soyons honnêtes, plusieurs reportages et vidéos à propos de ce véhicule, réalisés par des chroniqueurs automobiles bien connus, se concluent de façon plutôt mitigée, pour la simple et bonne raison que ceux-ci en ont fait l’essai sur une piste, et l’ont jugée… sur une piste. Erreur!
La nouvelle Nissan Z n’est pas une bête de piste. En fait, elle est plutôt lourde pour son petit gabarit et sa suspension relativement souple lui fait perdre quelques dixièmes à chaque virage au profit d’un plus haut niveau de confort. Sa vocation première n’est donc pas de battre des records à Sonoma ou à Laguna Seca, où, en tout respect, vous n’irez probablement jamais avec votre Z de toute façon. Sa vocation première, c’est de vous faire parcourir l’un de vos circuits quotidiens favoris, que ce soit maison-bureau-maison, ou aller à votre resto éloigné préféré, Le Pilsen par exemple, en appréciant chaque courbe, chaque lumière rouge, chaque changement de rapport et chaque « thumbs up » que vous receverez des autres passionnés de la route.
Son look fera toujours tourner les têtes, le son de son V6 de 3 litres biturbo excitera toujours les tympans des passants et à chaque fois que vous accélérerez et que le train arrière se mettra à danser – tout en étant un jeu d’enfant à maîtriser, vous vous direz que votre Z mérite définitivement le titre de Véhicule de l’année 2023!
Quelle belle et bonne machine!
FD.
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